Orléans joue samedi à domicile contre Hyères-Toulon sa qualification pour la Semaine des As. À l'image de son équipe, Amara Sy (2,02 m, 29 ans) monte en puissance après une saison dernière difficile passée entre les États-Unis et l'Espagne.

Il y a deux semaines, Orléans tenait une victoire référence face à Strasbourg (95-39) avant de perdre le week-end dernier sur le parquet du Paris Levallois. Comment l’expliques-tu ?

On était contre une équipe de Strasbourg en grande difficulté alors qu’on a connu une réussite exceptionnelle. Alors qu’à Paris, on est tombé face à une équipe extrêmement motivée suite aux évènements qui s’étaient passés dans la semaine (changement de coach). On était aussi très motivés, donc ça a donné un match très disputé. Mais Paris a eu plus de réussite que nous et ils ont gagné le match. Nous n’avons perdu, c’est vraiment Paris qui a gagné.

 

Orléans a connu un début de saison difficile. Comment analyses-tu cela ?

Il y avait beaucoup de nouveaux joueurs, on essaie de jouer un basket cohérent. Mais on a perdu plusieurs matches sur le fil, ce qui a joué sur a confiance de chacun avec l’enchainement des défaites. Mais depuis trois semaines ou un mois, on est de nouveau très bien, malgré la défaite de Paris, qui était un bon match de notre part. On est sur une bonne dynamique et on va essayer de continuer sur cette bonne lancée. Mais le début de saison peut nous servir, on sait d’où on vient, il ne faut pas se relâcher et continuer à avancer.

 

Jusqu’où peut aller Orléans ?

On peut aller loin. Face à des équipes de haut de tableau comme Nancy, Roanne, Chalon ou Cholet, on a perdu des matches sur le fil alors qu’on était maladroit, qu’on tournait à 30% de réussite. On peut imaginer qu’avec 35 ou 40% de réussite au moins, ce qui devrait être le cas avec les joueurs qu’on a, on aurait pu gagner. C’est la raison pour laquelle on n’a eu de cesse de dire pendant cette période qu’il ne fallait pas lâcher. On est resté soudé, on a continué à travailler et on savait que si on avait un peu plus de réussite, ça pouvait changer la donne. Avec la défense et le jeu qu’on propose, shooter à 45% de réussite est amplement suffisant pour battre n’importe qui en Pro A.

 

Vous jouez samedi un match décisif contre Hyères-Toulon, dont le vainqueur se qualifiera pour la Semaine des As. Est-ce le match le plus important de la saison pour vous à ce jour ?

Incontestablement. C’est un match à pression. C’est bon pour nous, pour se tester par rapport à notre début de saison. On a joué le même genre de matches pour se qualifier en Eurocup, mais on a échoué. On a plus de vécu et on va savoir si on a évolué par rapport à ça. En plus de la qualification pour la Semaine des As, ça peut être un déclic. On a connu le même genre de configuration mardi en Coupe de France face à Boulogne. Il fallait absolument gagner pour rester en course. C’est une semaine très importante pour le club. On a réalisé un premier objectif en gagnant à Boulogne, maintenant il faut bien terminer en gagnant contre Hyères-Toulon. Ça peut être une bonne préparation pour la Semaine des As, parce que je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup d’équipes qui ont l’opportunité de jouer ce genre de matches couperets. Mais il ne faut pas trop se projeter sur la suite parce que Hyères-Toulon a également des ambitions, et ils ne viendront pas en victime. Ils seront très motivés. On joue à domicile mais ça ne fait pas tout, il va falloir défendre notre territoire.

 

La saison dernière, tu as tenté de réaliser ton rêve de jouer en NBA. Tu as évolué en D-League puis dans une équipe de bas de tableau de la Liga ACB. Que reste-t-il de cette saison avec le recul ?

Que rien n’est facile. Je le savais, mais j’en ai eu la confirmation. J’ai passé quelques mois en D-League, j’ai touché du mois mon rêve, j’ai tenté le tout pour le tout, mais malheureusement ça n’a pas marché. J’ai voulu rebondir en ACB, je pensais que ce serait plus facile que ça. Je n’avais jamais évolué dans une équipe de bas de tableau, mais toujours dans des formations qui avaient de grosses ambitions. Je pensais que ce serait plus facile, mais c’était au contraire encore plus dur. C’est une expérience de plus, même si ça ne s’est pas bien passé, mais je pense que ça va me servir pour la suite de ma carrière.

 

Était-ce un objectif de revenir en France ?

Non, au départ je voulais continuer en Espagne. Mais j’ai reçu une proposition d’Orléans qui était financièrement et sportivement très intéressante. Je me suis dit que plutôt que de jouer pour une équipe de bas de tableau en Espagne pour gagner à peine plus qu’en France, ça ne servait à rien. Je préférais jouer dans un club comme Orléans qui a des ambitions et veut gagner des titres. Je suis plus à l’aise dans ce genre d’équipes, c’est comme ça que j’ai appris à jouer au basket. Plutôt que de jouer dans des équipes de mercenaires comme en D-League ou en Liga ACB. Ça ne me ressemble pas, je n’arrive pas à jouer dans ce genre d’équipes.

 

En jouant à Orléans pour Philippe Hervé, tu retrouves un basket très collectif…

Oui, c’est sûr. Ce n’est pas facile tous les jours, car Philippe est un coach très exigeant. Mais quand on applique ses consignes, on ne peut que grandir individuellement ou collectivement. Mais il faut adhérer, et comme certains joueurs n’avaient pas l’habitude de ça, on a eu du mal en début de saison. Mais tout rentre dans l’ordre et le groupe progresse bien.

 

Philippe Hervé voulait beaucoup s’appuyer sur toi en terme de leadership, ce qui est assez nouveau pour toi. Comment t’es-tu adapté à cela ?

C’est dur ! Ça va mieux depuis un mois, peut-être que ça coïncide avec la montée en puissance de l’équipe. Mais je dois avouer que c’est vraiment difficile. Quand en plus c’est la première fois, ça nécessite beaucoup d’énergie et ça demande de gérer des choses autres que le basket. C’est épuisant, et parfois quand je rentre chez moi, je suis lessivé. Ça demande de l’énergie d’encourager les autres, de montrer l’exemple. Ce n’est pas évident du tout. Mais ça va mieux et le coach me l’a confirmé. Ça devient un automatisme. C’est bien pour l’équipe et mon développement personnel.

 

Tu as été amené à jouer davantage à l’intérieur en début de saison. Est-ce quelque chose qui t’a perturbé ?

Je devais jouer en 4-3, mais malheureusement ça ne s’est pas très bien passé. J’aime bien jouer en 3-4, mais je ne joue sur le poste 4 que sur de courtes séquences. À Orléans, j’ai joué au départ principalement sur le poste 4, et un petit peu 3. Je ne m’y retrouvais pas trop, j’avais du mal, surtout physiquement. Depuis l’arrivée de Ludovic Vaty, ça va mieux parce que j’évolue principalement sur le poste 3. Je ne joue sur le poste 4 que lorsqu’il y a des blessés ou que certains joueurs sont ménagés.