Interview Amara - LNB (07/06/2012)

Amara Sy (Orléans) : «Une équipe de guerriers»
PRO A - Interview – 07.06.2012

Tombeur en deux matches du Paris Levallois en quart de finale, Orléans a poussé Chalon à une belle en remportant le match retour de sa demi-finale à domicile. L’OLB est à 80 minutes du titre. Amara Sy fait le point.



Vous avez outrageusement dominé la première mi-temps du match retour contre Chalon (46-30), était-ce votre meilleur basket de la saison ?

On pourrait dire oui vu qu’on est en playoffs. Mais il y a quand même pas mal de matches où on a fait de grosses mi-temps. Je pense au match de Paris, celui à Nancy, etc. On était très, très intenses, avec de la réussite en attaque.

Durant ces périodes, vous paraissez irrésistibles. Est-ce de l’euphorie ?

C’est vrai, mais parfois ça peut être un petit peu dangereux, on l’a vu contre Chalon. Il faut qu’on garde la tête froide et peut-être qu’on ralentisse un petit peu le jeu, qu’on prenne un peu moins de risques. Parce qu’après, on perd des ballons, on fait des cadeaux, l’adversaire met des gros shoots et on se fait peur à la fin.

C’est la gestion d’une grosse avance qui n’est pas encore maîtrisée ?

Il faut qu’on arrive à se calmer. Parce que quand tout rentre, que tout le monde se sent bien, on voit qu’on ne rate rien et après c’est tentant de prendre des risques. Il y a 20 points d’écart, mais il ne faut pas oublier qu’il y a quelqu’un en face de nous, que l’adversaire va s’adapter. Au match 2 contre Chalon c’était une avance 20 points, mais il y aussi le match 1 à Chalon où on a une avance de 11 points qu’on n’a pas su gérée.

Mais au contraire du match aller, vous l’avez emporté au retour. Donc il n’y a pas eu un effondrement.

Non, il n’y a pas d’effondrement. Il nous est déjà arrivé la même chose lors du premier match des playoffs, contre le Paris Levallois, où on mène d’une vingtaine de points et ils sont repassés devant, mais on a trouvé des ressources pour pouvoir l’emporter. Il ne faut pas oublier que dans notre jeu, on dépense énormément d’énergie, parfois on a une baisse de régime, l’adversaire peut mettre un coup d’accélérateur et on a du mal à suivre. C’est impossible de tenir ce rythme-là durant 40 minutes, sinon on aurait fini premier de la saison régulière ! Ce serait trop beau ! On joue tous à 200%, on n’a pas un gros, gros banc, on ne peut pas tenir 40 minutes. Il faut savoir gérer.

Sur les deux premiers matches vous avez limité Blake Schilb à 19 points à 6/22 aux tirs. Vous avez concocté un plan anti-Schilb ?

Ce n’était pas notre mission première, mais c’est clair qu’il a une grosse part de responsabilités dans le jeu de Chalon. Je crois qu’ils ont sept, huit systèmes orientés sur lui. C’est le MVP, il faut qu’on arrive à le limiter. Au match aller, on a perdu, mais on a eu une chance de gagner parce qu’on a réussi en partie à faire déjouer Blake Schilb. On a réussi à le faire deux matches de suite, mais il faut faire attention, il va essayer de trouver les solutions pour répondre présent. À nous de continuer notre travail de sape. Et surtout ne pas oublier les autres, c’est ce qui nous a fait perdre le match aller. Des mecs comme Steed Tchicamboud, Nicolas Lang, Alade Aminu, JBAM, il ne faut pas les oublier. Si Chalon est arrivé jusque-là, ce n’est pas que grâce à Blake Schilb, il n’a pas fait du 1-contre-5.

21 puis 25 d’évaluation pour toi contre Chalon : leur style de jeu, avec un poste 4 (Ilian Evtimov) qui joue très au large, te plaît ?

Ce n’est pas par rapport à Chalon, je pense avoir été aussi performant depuis le début des playoffs. Je sais que notre réussite passe aussi par de belles performances de ma part, j’essaie d’élever mon niveau de jeu, pour l’instant ça me sourit, tant mieux. Mon objectif principal est d’être un peu un régulateur dans cette équipe – même si on a deux meneurs –, par rapport à mon expérience. Des playoffs, j’en ai joués pas mal.

Comme durant toute la saison, derrière les favoris, vous semblez avancer dans l’ombre ?

On n’écoute pas ce que les gens disent. On a l’habitude depuis le début de saison d’entendre les gens parler, nous, on fait notre job, c’est tout. On a beau faire le boulot, les gens ne croient pas encore en nous. Là, il reste deux matches, si on gagne ces deux matches-là, ils seront bien obligés d’y croire.

Il y a donc une forme de motivation supplémentaire, d’envie de prouver ?

Ah oui, merci à eux, les gens (rires) ! C’est bizarre... Par exemple, Cholet, qui a fini 8e, on n’arrête pas de les encenser comme si c’étaient les Bulls (rires) ! Nous on finit troisième. C’est peut-être de la chance, on verra. Qu’on parle du BCM, de Chalon, c’est à juste titre. Le BCM a dominé de la tête aux pieds le championnat, Chalon a gagné deux trophées. Simplement, après le BCM, après Chalon, tu sautes Orléans pour parler de Cholet, il faut arrêter ! Attention, Cholet est une très bonne équipe aussi. Nous, on n’a pas fait rêver. On ne fait pas rêver les gens mais au moins on fait le taff. On a fini troisième du championnat, on va tout donner vendredi pour gagner et aller à Bercy.

Justement, est-ce que vous pensez déjà à la finale ?

Non, on ne peut pas se projeter sur la finale. Le match à Chalon est trop important. Il y a un obstacle énorme. On ne peut pas penser à autre chose qu’aux Chalonnais, à ce qui va nous attendre au Colisée. On sait combien ça a été difficile de jouer là-bas.

Et au niveau de l’état physique, de la fatigue, comment évalues-tu ton groupe ?

Je pense qu’on va bien. Personnellement, je peux jouer encore 20 matches, il n’y a pas de problème (rires) ! Il y a peut-être un ou deux mecs qui commencent à tirer la langue, mais on est une équipe de guerriers, tout le monde va répondre présent. On va tout donner. C’est du 50/50, rendez-vous vendredi.

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